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Intelligence : représente-t-elle une vue prépondérante à l’investissement lui-même ?

En guise d’avant-propos, il est important de rappeler que Simone DE BEAUVOIR prononça une des plus factuelles citations qu’il ait été d’énoncer dans ce monde, à savoir : “Le principal fléau de l’humanité n’est pas l’ignorance mais le refus de savoir”. Il est à noter qu’il est bien fait mention de “savoir”, et non de “connaissance”. Étymologiquement et philosophiquement, ces deux notions peuvent potentiellement être complémentaires mais demeurent toutefois bien distinctes l’une de l’autre.

De la nécessité d’une prise de recul

Tout d’abord, trop peu de personnes font preuve de prise de recul quant à leur situation socio-économique. Cela constitue une des grandes faiblesses des foyers modernes. En outre, cela accentue d’autant plus rapidement la déliquescence du fonctionnement financier desdits foyers. En effet, rares sont les personnes suffisamment humbles et lucides pour procéder à de tels bilans et, parfois, totalement remettre en question leur modèle économique.

Dans le domaine des mathématiques, par exemple, il est nécessaire de valider des conjectures avant de continuer à en effectuer d’autres. Cependant, il est nécessaire de partir d’un point de départ supposé vrai. Ce concept de vérité, prise comme telle, indémontrable (Axiome) est largement répandu, sans quoi ni hypothèses ni vérifications desdites hypothèses ne pourraient se faire.

L’ordre se définit ainsi : 1) Axiome (tout le problème) –> 2) Conjecture –> 3) Vérification –> 4) Validation –> 5) Conjecture –> 6) Vérification –> 7) Validation –> etc… (reproduction plus ou moins éternelle des phases 2) à 4) selon le niveau “d’étude(s)”).

A la racine des problèmes

Les problèmes surviennent effectivement lorsque, après des décennies, siècles voire millénaires, une remise en cause (hypothétique ou avérée) de quelque de ces “vérités indémontrables” et “vraies par essence” (Axiomes) intervient par quelque personne.

Mais, alors, pourquoi cela génère-t-il des “problèmes” stricto sensu ? Tout simplement parce que cela remet en cause toutes les conjectures, vérifications et validations (étapes 2) à 4), puis tout ce qui en découle) qui ont pu être faites dans les domaines d’étude(s) en question et ce, à travers les âges. En d’autres termes, le château de cartes s’écroule et les masques tombent ! Plus la place prise dans la société par l’élément remis en cause est grande, et plus le choc est fort. Cela a pu mener, par exemple, à la chute de certains empires.

Les portées de ces “changements de paradigme” sont immenses et perpétuellement déstabilisantes à l’échelle de la Société.

Ce peut être la remise en cause du principe de Gravité (Isaac NEWTON) et, donc, de la physique dite “classique”. Ou encore la remise en cause du fonctionnement réel de l’électricité (Nikola TESLA) et, donc, de ses usages ainsi que de ses applications. N’oublions pas la remise en cause de l’espace et du temps (Albert EINSTEIN) et, donc, de tout ce qui s’y rattache. Il va sans dire de la remise en cause des fondements des mathématiques (Henri POINCARÉ, Grigori PERELMAN, etc.), avec tout ce que cela implique. La présente liste est loin d’être exhaustive.

Lorsque la théorie demeure … théorie

N’était-ce pas, d’ailleurs, le simple propos d’EINSTEIN lorsqu’il disait que “la vérité d’une théorie ne peut jamais être prouvée, car on ne sait jamais si l’expérience future contredira ses conclusions” ?

L’objet du propos ci-dessus est simple : faire comprendre que si la “racine” ou “l’essence” même de ce sur quoi une Société s’appuie est fausse, alors tout ce qui en découlera sera de plus en plus éloigné de la réalité.

C’est bien le problème avec le développement des études “scolaires” (Bac, Licence, Master, Doctorat), “scientifiques” (Recherche, Développement, etc.) ou des “domaines” (Finance, Économie, Politique), qu’ils soient approfondis ou non.

Cela reflète aussi, avec précision, pourquoi la Société n’a jamais été aussi éloignée de la réalité et pourquoi “rien ne va plus”.

Ce dernier point est d’autant plus aisément vérifiable, par l’expérience de la vie quotidienne, du monde de la Finance ainsi que de celui de “l’investissement”.

Qui a, aujourd’hui, véritablement le sentiment de s’enrichir avec un Livret A, un PER (Plan Épargne Retraite), un CET (Compte Épargne Temps), ou même une Assurance-Vie ? Personne !

De la nécessité de l’esprit d’analyse en société

Des suites des précédents propos, on en arrive invariablement au questionnement, pur et dur, de l’Axiome (ou “dogme”, la frontière étant parfois infinitésimale voire inexistante entre les deux).

Or, personne, jusqu’à Friedrich NIETZSCHE, n’avait réellement osé prendre cet épineux problème à bras le corps et identifier l’un des responsables majeurs de bien des déconvenues : le Langage.

Il fallut attendre l’avènement de son texte “La Vérité et le Mensonge au sens extra-moral”, donnant ainsi littéralement un coup de massue sur le fonctionnement de fond de la Société. Dans cet ouvrage, le constat est clair et sans détour. Il en ressort notamment que :

* “Les vérités sont des illusions dont on a oublié qu’elles le sont” ;
* “Les différentes langues, posées les unes à côté des autres, montrent qu’en matière de mots ce n’est jamais de la vérité, jamais de l’expression adéquate qu’il retourne : autrement il n’y aurait pas autant de langues”. (Friedrich NIETZSCHE)

Où en venir, en portant cela à la connaissance des lecteurs ? Simplement à dire que la remise en question quant aux choix d’investissement et, par extension, de vie, est plus importante et profonde qu’il n’y parait.

Les humains au service du Système, et non d’eux-mêmes

Manifestement, le fait de vivre conformément aux volontés et souhaits du Système n’enrichit que le Système lui-même. Sachant que les choix financiers et professionnels des humains sont le résultat d’un ensemble de “programmes” ou “logiciels” gravés à longueur de vie dans leur cerveau depuis leur plus jeune âge (École, Université, monde du Travail, Banque, etc.), il en ressort évidemment que leurs actions sont majoritairement dictées par le Système au service dudit Système, et non d’eux-même.

Une prise de conscience réelle nécessite (comme pour la plupart des personnes) un évènement CHOC, qui peut se matérialiser sous différentes formes (rencontre, discussion, accident, etc.). A ce moment-là, tel un “bug” de logiciel sur un ordinateur, il vient alors à la perception humaine qu’il existe peut-être une autre réalité que celle dont on lui parle tout au long de sa vie.

“- La Matrice est universelle. Elle est omniprésente. Elle est avec nous ici, en ce moment même. Tu la vois chaque fois que tu regardes par la fenêtre, ou lorsque tu allumes la télévision. Tu ressens sa présence, quand tu pars au travail, quand tu vas à l’église, ou quand tu paies tes factures. Elle est le monde, qu’on superpose à ton regard pour t’empêcher de voir la vérité.
– Quelle vérité ?
– Le fait que tu es un esclave, Néo. Le Monde est une prison […] pour ton esprit”. (Matrix, 1999)

Des retombées personnelles inexistantes ou tout à fait insuffisantes

Pour citer Friedrich NIETZSCHE, à nouveau, “le futur appartient à celui qui a la plus longue mémoire”.

A ce titre, il est nécessaire de garder précisément en mémoire que les services “consentis au Système” n’ont eu que très peu de retombées utiles et bénéfiques pour quiconque sur le long-terme.

ICI est le changement de paradigme à adopter : ne plus agir pour le Système et dans le Système, mais plutôt agir pour SOI et dans le Système.

Agir pour soi, dans ce Système (aussi appelé “Matrice”), c’est commencer par des bilans concis. C’est se rendre compte qu’après X années de dur labeur et de vie, tout un chacun n’a pas de quoi “suffisamment” vivre selon des critères en lien avec le fonctionnement dudit Système.

C’est aussi se rendre compte que la qualité du reste de sa vie ne tient uniquement qu’à des revenus/aides provenant d’un État en faillite où, à tout moment, ces aides peuvent disparaitre. Cela fait ainsi de l’État le Maître de la vie des citoyens qu’il contient, tel peut-on dire d’une personne “possédant” un animal qu’il en est son Maître.

Cadre ou non, une rémunération axée sur le SMIC

Certaines personnes, cadres de surcroit, touchant 5 000 ou 10 000 euros par mois s’insurgeront peut-être que leur situation soit assimilée à celle d’un travailleur rémunéré au SMIC. Le propos est assumé, et pour cause ! Il est bien naïf de la part de ces personnes de penser qu’elles ne sont pas rémunérées sur une base SMIC.

Pour citer un article du Point datant de mars 2021, “des employés de Goldman Sachs dénoncent des conditions de travail « inhumaines » au sein de la banque d’affaires. Certains travaillent jusqu’à 95 heures par semaine”.

Être cadre en France, ce n’est pas travailler pour un nombre d’heures, c’est travailler uniquement pour un salaire sans compter ses heures. Il ne faut pas l’oublier. Sauf cas exceptionnel, rares sont les personnes avec des salaires annuels à 6 chiffres travaillant moins de 80h par semaine. Doit-on parler des chirurgiens, des pilotes de ligne, etc ?

A ce titre, il n’est pas vain de parcourir l’article du Figaro intitulé “Salaires à six chiffres et rythme infernal : dans le secret des femmes dans les banques d’affaires” !

Mettons que le salaire soit de 100 000 euros brut par an pour un haut cadre de banque célibataire sans enfant, en plein Paris, en 2021.
Pour convertir le brut en net, pour un cadre français, on retranche 25% au salaire brut. D’où un salaire annuel de 75 000 euros avant impôt.
Grâce au barème de l’impôt sur le revenu, le montant à payer sur ces 75 000 euros restants, au titre dudit impôt, s’élève ainsi à 16 472 euros euros pour l’an 2021. Le revenu annuel net exploitable par le salarié cadre se chiffre ainsi à 58 528 euros.
D’où un salaire net mensuel après impôt de 4 877,33 euros pour 90h/semaine de travail (donc 360h/mois) … soit 13,55 euros net après impôt par heure travaillée. Or, sachant que le coût de la vie parisienne est en moyenne 24,7% plus cher qu’en province (selon INSEE), il est donc nécessaire de décompter ce pourcentage afin de le mettre en rapport avec un français touchant un salaire médian partout ailleurs en France.
Soit, à l’arrivée, un salaire horaire net réel de 10,20 euros … et donc l’équivalent d’un SMIC horaire brut (10,25 euros) en 2021.

Conclusions

Pour rappel (ou information), la caisse de retraites des cadres en France a fait faillite en 2016 et à fusionné avec la caisse des retraites des non-cadres. Le déficit des caisses de retraites en France est abyssal ! Le fonctionnement du chômage, quant à lui, est un vaste schéma de Ponzi. En ce qui concerne les rémunérations, la plupart des salaires sont indexés sur le taux horaire minimum en vigueur (SMIC), ni plus ni moins. Un revenu salarié est, majoritairement, une autre forme d’aide sociale puisque directement dépendant de directives étatiques. Si le SMIC était multiplié par 2 demain, alors la plupart des salaires seraient multipliés par 2 également, faute de quoi l’employeur se verra en situation d’illégalité. Idem si le SMIC était multiplié par 10. Ce qui prouve donc que les salaires d’aujourd’hui ne sont que des formes d’aides sociales déguisées contrôlées et régulées par l’État.

Compter uniquement sur toute forme d’aide sociale, pour les années à venir, est un choix plus que périlleux bien qu’il s’agisse de la seule case à jouer pour la majorité des personnes.

Cependant, il existe des alternatives légales afin de mettre l’argent gagné/hérité/transmis au service de ses intérêts plutôt qu’uniquement au service des intérêts du Système. Encore faut-il le vouloir et prendre du recul sur des dogmes bien ancrés dans l’esprit des personnes et ce, à l’échelle globale !