Il existe des éléments qui ne s’inventent pas, et spéculer sur l’imagination des dirigeants n’est guère l’apanage de Scylla Investment ! Dans cet entrefilet, la question de l’utilité des réserves financières (à savoir l’épargne) des ménages (français) dans un système socio-économique en difficulté est soulevée. La réponse, quant à elle, est apportée par un acteur de taille, en l’occurrence Pricewaterhouse Coopers (PwC). Explications !
Contextualisation
Depuis le début de la période d’après Covid-19, ou à tout le moins ce qui semble s’apparenter à cela, il est saisissant de voir à quel point l’épargne des ménages (français) suscite l’attention médiatique. Europe 1, Le Figaro, Challenges, La Tribune, Investir/Les Échos, Le Huffington Post, BFM, etc., s’en donnent à coeur joie.
La question est donc la suivante : pourquoi l’épargne des ménages (français) est-elle, soudainement, devenue la préoccupation majeure des médias ?
Si nulle personne n’est sans le savoir, le contexte socio-économique français – et occidental – porte à réflexion quant à sa pérennité et à sa viabilité. Conflits, problème d’auto-suffisance alimentaire et énergétique, surendettement généralisé, etc. sont autant d’éléments appuyant cet état de faits.
Lorsqu’un journal tel que Le Monde en vient à réaliser un article intitulé « Les États-Unis face à la menace du défaut de paiement » (23 mai 2023), toute velléité de crier au « scandale » quant à l’état de faits susmentionné prend fin à la lecture des informations quotidiennes.
La déliquescence du monde occidental est donc réelle et ce dernier a incontestablement BESOIN d’argent, sans quoi il n’y aurait pas de risque manifeste de défaut de paiement américain (et d’autres pays, au passage). Qu’on le veuille ou non, la situation officielle ainsi que réelle est celle-ci et se mettre des oeillères ne changerait rien au problème.
Afin de mettre à profit un propos du célèbre humoriste Raymond Devos, « souvenez-vous que la situation pour n’être pas pire » aux États-Unis « n’en est pas meilleure non plus » en France.
L’intérêt porté à l’épargne des ménages (français)
Puisque le contexte est établi et sans équivoque, l’intérêt suscité par l’épargne des ménages est alors plus que compréhensible en ce que cette dernière constitue un véritable « potentiel de relance » inhérent aux liquidités disponibles sur les comptes d’épargne.
Si l’expression « potentiel de relance » n’est pas de Scylla Investment, elle est formulée telle qu’elle par l’un des plus puissants/gigantesques/sulfureux cabinets d’audit et d’expertise comptable au monde : PwC (diminutif de Pricewaterhouse Coppers).
Vértiable concurrent des cabinets McKinsey, EY, KPMG et Deloitte, PwC fait irréfragablement partie du « Big Four » ; ces derniers étant « régulièrement pointés du doigt, souvent pour cause de conflits d’intérêts ».
Dans une étude intitulée « L’épargne des Français : un potentiel non exploité », PwC révèle des éléments croustillants au sujet du potentiel d’utilité sociale incarné par l’épargne des ménages français.
A des fins de concision, seules les conclusions de PwC sont présentement reprises ci-après pour ne pas délivrer au lecteur d’informations relativement moins utiles ou importantes à la compréhension du sujet du jour.
« La crise sanitaire a exacerbé les déséquilibres de notre économie et sa trop forte dépendance vis-à-vis des pays tiers. Aujourd’hui, la souveraineté économique et la transition écologique sont devenues les deux enjeux majeurs. Près de 70 milliards d’euros d’investissements privés manquent à l’appel pour accompagner la réindustrialisation de la France.
Dans ce contexte, l’épargne accumulée pourrait venir en soutien pour financer ces projets et nous rendre ainsi plus autonomes vis-à-vis du reste du monde. Les ménages ne prennent pas en compte le potentiel que constitue leur épargne pour faire face aux défis industriels et écologiques de la France. Le pouvoir économique des liquidités accumulées est pour l’instant ignoré et peu exploité. Le manque de pédagogie et d’enseignement en économie constitue en France un handicap à la compréhension des mécanismes économiques et financiers. Ces failles dans la formation freinent la compréhension globale du potentiel de croissance entre les mains des épargnants. Pourtant, les ménages ont collectivement un poids financier non négligeable pour faire face aux défis économiques de demain.
Mais, au-delà de la nécessité de former et d’offrir la pédagogie nécessaire pour se familiariser avec la mécanique économique, il convient d’innover pour créer les supports capables d’attirer l’épargne des ménages pour financer les projets d’investissement.
Certaines solutions ont déjà émergé mais peinent à s’imposer.
Bpifrance a notamment mis en place le premier placement pour tenter de flécher les liquidités des Français vers le financement des PME. D’autres options sont envisageables, telles que la création d’un livret dédié pour mobiliser l’épargne afin de consolider les fonds propres des entreprises.
Enfin, comme nous l’avons vu, la propension à épargner est notamment corrélée à l’âge. Mais, si les plus âgés disposent de l’épargne, ce sont, a contrario, les plus jeunes qui entrevoient les contours de notre société de demain et seront en mesure de la faire advenir grâce à leur capacité d’innovation et à leur créativité.
Un compromis constructif entre les liquidités des seniors et l’ingéniosité des plus jeunes à la recherche de financement devrait être exploré. En outre, en cette période de réforme des retraites, de nouvelles solutions doivent émerger pour tenter de réconcilier les générations sur le pacte social. Il serait peut-être opportun de créer des supports de placements capables de repenser la solidarité intergénérationnelle. Les aînés pourraient ainsi, par leur épargne, financer les projets innovants de la jeune génération. » (Source : « L’épargne des Français : un potentiel non exploité », décryptage #4, février 2023, PwC)
Conclusions
Sous couvert de « solidarité intergénérationnelle », il est donc probable que les ménages (français) soient – tôt ou tard – confrontés à une mobilisation de tout ou partie de leurs épargnes respectives concernant une supposée relance économique pouvant émaner de la mobilisation de ces fonds ; tel que le suggère le cabinet PwC.
On pourrait alors anticiper, par exemple, la potentielle introduction d’une taxe de « solidarité intergénérationnelle », à l’instar de la toute nouvelle « taxe carbone » dernièrement votée par le Parlement européen et entrant en vigueur dès les prochaines années ?
Pour les ménages plus aisés, la Loi dite « Sapin 2 » de 2016 pourrait également permettre au gouvernement (français) en vigueur de montrer toute l’ampleur de sa « créativité » dans des cas de forte nécessité ou de demande de mobilisation de fonds disponibles sur des comptes/livrets d’épargne.
Compte-tenu de ces évènements de nature peu attrayante, peut-être est-il nécessaire de considérer avec encore plus de vigueur les propos du directeur de la Banque Nationale de Pologne, Adam Glapiński :
« L’or conservera sa valeur même si quelqu’un coupe l’alimentation du système financier mondial, détruisant ainsi les actifs traditionnels basés sur les registres comptables électroniques. Bien sûr, nous ne supposons pas que cela se produira. Mais, comme le dit le proverbe, un homme averti en vaut deux et la banque centrale doit être préparée, même aux circonstances les plus défavorables.
C’est pourquoi nous accordons une place particulière à l’or dans notre processus de gestion des changes. Après tout, l’or est exempt de risque de crédit (ou de contre-partie, selon la traduction) et ne peut être dévalué par la politique économique d’aucun pays. De plus, il est extrêmement durable et pratiquement indestructible. » (Source : ZH)