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Groupe « Habitat » : une nouvelle entreprise entrainant avec elle ses (ex-)clients dans sa chute ?

Les grands groupes du textile, de l’habitation, de la finance, de l’industrie, etc. continuent de disparaître les uns après les autres un peu partout à échelle du monde ! L’hécatombe continue donc, sans parler du fait qu’elle semble même s’intensifier de semaine en semaine ! Entre l’épidémie des dernières années, le sur-endettement, les Prêts Garantis d’État (ou PGE), les baisses de chiffres d’affaires, l’inflation, les baisses successives de pouvoir d’achat, les erreurs (volontaires) de « dirigeants peu scrupuleux », la digitalisation à outrance des flux, la robotisation, l’intelligence artificielle, etc., le puits de la dégringolade socio-économique ne semble ainsi plus avoir de limite. Un des problèmes en résultant est que, dans la majorité des cas, les clients y laissent aussi des plumes !

Aujourd’hui, le focus est fait sur l’entreprise « Habitat » qui n’hésite visiblement pas à entrainer – une fois de plus dans le « merveilleux monde des acteurs économico-financiers modernes » – ses propres clients dans sa chute. Le procédé est simple, voire même un « classique des temps modernes », et évoqué sans détour par France Info dans son article de presse du 20 décembre 2023 : « Les perspectives de remboursement sont faibles [concernant les 8 millions d’euros d’acomptes versés par les clients d’Habitat au cours des précédents mois pour des commandes non reçues], […], car les clients sont des créanciers dits ‘chirographaires’, ce qui signifie qu’ils n’ont pas de garantie de remboursement. Ils passent notamment [dans l’ordre d’importance de remboursement des créanciers] après les salariés de l’entreprise, près de 400 [salariés], et après les organismes comme le Fisc et l’Urssaf ».

France Info précise en tête d’article que « ils sont plusieurs milliers de clients [à avoir] payé la totalité ou une partie de leurs commandes sans être livrés à ce stade et ne seront sans doute pas remboursés, selon les révélations de l’un des intervenants dans la procédure à France Info ».

D’après l’article de presse, le montant desdits acomptes versés par les clients – qui n’ont pas été livrés des marchandises commandées – serait vraisemblablement de l’ordre de 8 millions d’euros. Autant dire que les vides financiers abyssaux notamment engendrés auprès de multiples créanciers au cours du précédent exercice comptable (année 2023) – par une direction manifestement très « volage » – n’engendront pas la moindre chance de voir apparaitre une compensation financière auprès des créanciers dits « chirographaires » … c’est-à-dire notamment les (ex-)clients de l’entreprise Habitat.

Comme d’ordinaire dans ce genre de situation, les salariés (appelés « créanciers super-privilégiés », c.f. graphique ci-dessous) dont d’éventuels salaires et indemnités de salaires auraient été impayés se verront (probablement) quasi intégralement compensés par le Régime de Garantie des Salaires (aussi appelé « AGS »), et non par l’entreprise défaillante. De ce fait, l’appelation de « créanciers super-privilégiés » pour les salariés est relativement hypocrite en ce sens où un organisme public EXTERNE (c’est-à-dire payé par les impôts et taxes versés par les français à l’État) à l’entreprise défaillante se charge de « payer en lieu et place » les créances impayées par l’entreprise défaillante envers ses propres salariés.

Ce principe de fonctionnement du monde selon lequel « les bénéfices sont privatisés et les pertes sont, quant à elles, mutualisées » laisse toujours un goût très salé en bouche et montre à quel point la lâcheté des « dirigeants » d’entreprise(s) est généralement grande. En effet, ils sont trop lâches pour prendre soin des salariés qui ont oeuvré pour eux, pour empêcher tout client de payer des produits qui n’auront jamais pour vocation à être livrés, pour honorer des factures impayées auprès de leurs fournisseurs, ou même pour rembourser (avant qu’il ne soit trop tard) toute somme injustement perçue.

La Justice (française ou étrangère), quant à elle, ne se montre généralement guère plus courageuse à l’égard de ces lâches parce que les intérêts financiers sont d’ampleur. Preuve s’il en est, les clients injustement lésés de l’entreprise défaillante passent « après les organismes comme le Fisc et l’Urssaf », comme l’indique justement France Info (c.f. graphique ci-dessous). Autrement dit, les premières créances dont la Justice s’assure du recouvrement effectif auprès de l’entreprise défaillante sont littéralement les sommes dues … à l’État. Quelle ironie !

Ordre des créanciers dans une procédure collective – Source : EKIE

Par conséquent, et ce cas est loin d’être isolé, la « réussite » ne résonne visiblement pas de la même manière pour tout le monde. Pour beaucoup de personnes cupides, elle semble se matérialiser par le fait de « léser son prochain » plutôt que dans le fait « d’aider son prochain ».

C’est pourquoi Scylla Investment ne recommandera jamais assez À TOUT CLIENT DE TOUTE ENTREPRISE souhaitant s’engager contractuellement et/ou financièrement (exemple : contrat d’achat, facture, livraison à terme, etc.) qu’il exige des vraies GARANTIES. Il peut s’agir de garanties de solvabilité, de livraison avant expiration d’un délai précis et écrit (faute de quoi cela donne légalement lieu à un remboursement), de remboursement pour défaut d’informations ou d’actualisation de la commande, etc. Le problème sous-jacent est que les lâches dirigeant nombre d’entreprises font toujours leur possible afin de réduire à peau de chagrin la moindre garantie qualitative possible (sauf celles imposées par le cadre légal, tellement souple au demeurant).

En résumé, le système prouve qu’aucune entreprise mondiale n’est aujourd’hui « trop grosse pour coûler » (ou « too big to fail », en anglais), et nombre d’entre elles sont littéralement au bord du précipice ; sans parler de celles qui sont déjà en chute libre et qui cherchent, par tout moyen, à faire croire que cela n’est pas le cas.

La seule et unique différence entre celles qui coûleront et celles qui « tiendront » sont que certaines d’entre elles sont littéralement plus puissantes que des États (exemple : Apple, AIG, Air Liquide, Total, etc.) et que les gouvernements respectifs sont alors enclins en pareilles circonstances À TOUTE COUARDISE possible et imaginable vis-à-vis de leurs populations respectives afin de sauver leurs immenses intérêts financiers en jeu.

Dont acte !