Publié le

Métaux précieux : quel niveau de corrélation existe-t-il, de 1970 à 2023, entre l’évolution de la dette américaine (dette US) et le prix de l’Or (en dollars US) ?

Depuis fort longtemps, l’Or est considéré comme une valeur dite « refuge » à titre d’investissement à tel point qu’il fût l’étalon de valeur des monnaies jusqu’en 1970. Toutefois, en posant la question à un grand nombre de personnes, y compris et surtout du milieu financier, force est de constater que l’ignorance est souvent de mise lorsqu’il s’agit d’identifier l’élément sous-jacent pour lequel l’Or est censé agir comme un « refuge ». Mais alors, de quel élément le précieux métal jaune se targue-t-il donc d’être le « protecteur » ?

La réponse à cette question se trouve précisément dans l’image ci-dessus (et, accessoirement, dans le titre de l’article), issue du site Elements/Visual Capitalist et dont le contenu a été traduit en français par Scylla Investment, en ce que l’Or est un protecteur contre l’apparente imbécillité [savamment orchestrée] des dirigeants ; cette dernière se manifestant financièrement par deux canaux principaux que sont la dévaluation monétaire et l’inflation et qui se regroupent dans un élément appelé « dette ».

En grossissant le trait, à mesure qu’un pays dévalue la valeur de sa monnaie (en en imprimant, par exemple, via le mécanisme de « planche à billets ») et/ou génère de l’inflation (en lien avec les politiques monétaires menées), alors tout ceci s’accompagne d’une nécessité d’obtenir toujours plus de fonds. Métaphoriquement, il est dicible qu’à mesure que les trous de la passoire s’agrandissent, il faut toujours plus d’eau. De ce fait, il en résulte quasi systématiquement l’émission de nouvelles obligations d’État (souvent émises sous forme de « OAT » sur les marchés) et donc, par lien de cause à effet, une augmentation de la dette du pays concerné.

Si, jusqu’en 1970, l’Or était LE garant de la stabilité financière de tous les pays au monde puisqu’il était LA valeur de réserve internationale, cela n’était pas pour rien. Cependant, la fin des Accords de Bretton Woods signée en 1971 par le président Nixon a littéralement pavé la voie à la dévaluation monétaire ainsi qu’à l’inflation, et cela n’a pas loupé !

En effet, de 1970 à 2023, la dette américaine [officielle] est passée de 370 milliards de dollars US (en 1970) à 31 500 milliards de dollars US (en 2023), soit une augmentation vertigineuse de ladite dette par un coefficient multiplicateur d’environ 80 ! En regard de cette augmentation de la dette US, il est à noter que le PIB des États-Unis n’a [seulement] augmenté que d’un facteur 25, passant de 1 070 milliards à 27 500 milliards de dollars US sur la période. Cela signifie que la dette US a augmenté environ 3,5 fois plus vite que l’ensemble des richesses créées sur le sol américain (matérialisées par le PIB) durant la période.

Enfin, de son côté, l’Or a vu son prix au kilogramme passer de 1 124 dollars US (en 1970) à 63 721 dollars US (en 2023), soit une augmentation par un facteur multiplicateur proche de 60. Augmentant parfois légèrement plus vite (voir graphique) et d’autres fois légèrement moins vite (voir graphique), il est indubitable que – à long terme, preuves à l’appui – l’Or est sans conteste un refuge de premier ordre contre l’appauvrissement orchestré des populations par les mécanismes de dévaluation monétaire et d’inflation … et donc de dette.

En cela, l’Or constitue donc LA valeur dite « refuge » contre les dysfonctionnements avérés et orchestrés de l’économie et, par ailleurs, un actif financier de tout premier ordre pour l’ensemble des patrimoines ; ce qui n’est aucunement le cas de l’immobilier (ne protégeant aucunement, puisqu’étant un pur passif financier et, de surcroit, peu liquide), des indices boursiers en devises (spéculatifs, intangibles et/ou hautement incertains), de l’automobile de collection (spéculatif et/ou pur passif financier dans la majorité des cas), etc.