CET ARTICLE EST UNE TRADUCTION (RÉALISÉE PAR SCYLLA INVESTMENT) DE L’ARTICLE DE REACTION.LIFE DU 04 JUILLET 2022 INTITULÉ “DON’T FORGET THE GOLDEN RULE: WHOEVER HAS THE GOLD MAKES THE RULES” (DISPONIBLE EN VERSION ORIGINALE EN CLIQUANT ICI)
L’article en question, dont le titre traduit est “N’oubliez pas la règle d’or : celui qui a l’or fait les règles“, est tout à fait révélateur de pratiques intrigantes puisqu’il met correctement en évidence la manipulation du prix de l’or et pointe du doigt les entités responsables, tout en décrivant les mécanismes utilisés dans le système d’or papier à réserve fractionnaire orchestré par Londres (et son fameux “cartel des cinq”).
“Mocatta & Goldsmid
Peter Hambro est un homme très respecté dans le secteur de l’or, ayant notamment cofondé et présidé la société minière aurifère anglo-russe Peter Hambro Mining (aujourd’hui connue sous le nom de Petropavlovsk), cotée au FTSE 100. Il fût également directeur général adjoint du grand courtier londonien Mocatta & Goldsmid de 1983 à 1990
De plus, le père de Peter Hambro (Everard B. Hambro), fût directeur d’une autre société du “cartel de l’or” à Londres, à savoir Samuel Montagu.
Mais cela ne s’arrête pas là. Peter Hambro est également l’arrière-arrière-petit-fils du baron Carl J. Hambro, le fondateur de la banque d’investissement anglaise Hambros. D’ailleurs, Mocatta & Goldsmid fusionna avec la banque Hambros en 1957.
Dans les années 1980, Mocatta & Goldsmid fût également le plus important co-contractant dans le domaine de l’or et de l’argent de l’Union soviétique (URSS), ce qui aida Hambro à créer Peter Hambro Mining en 1994 (aujourd’hui connu sous le nom de Petropavlovsk).
Héritier d’une dynastie de banquiers britanniques, Peter Hambro connait bien les rouages de l’establishment bancaire londonien qu’il a éprouvé tout au long de sa carrière. Il possède également les connaissances opérationnelles nécessaires permettant de diriger une société minière aurifère cotée en Bourse qui extrait de l’or physique, c’est-à-dire de l’or réel, sans risque de contrepartie et qui n’est la dette de personne d’autre.
Aussi, qui de mieux placé que lui pour informer sur la manipulation de l’or ?
L’or non alloué, ou le couvercle sur la poudrière
Peter Hambro indique que la manipulation du prix de l’or s’effectue à l’aide des produits dérivés, agissant par la même occasion comme une “véritable poudrière”, et que “la désinformation a permis de couvrir pendant de nombreuses années”.
Qui dirige cette désinformation et cette manipulation du prix de l’or ?
Selon Peter Hambro, il s’agit de la Banque des règlements internationaux (BRI) basée en Suisse, c’est-à-dire ce que l’on peut appeler la “banque centrale des banques centrales” : “Depuis 2018, les bureaux de stabilité financière des banques centrales mondiales ont suivi les instructions de la BRI pour masquer la perception de l’inflation en truquant le marché de l’or.”
Mais comme les banques centrales “ont besoin d’une couverture” et “ne peuvent pas être vues” en train de truquer le prix de l’or, il indique que : “la seule façon de faire cela discrètement est de casser le prix de l’or physique via la production alchimique d’or papier”.
“Avec l’aide des marchés à terme et la connivence des alchimistes, les négociants en or – moi y compris puisque j’étais directeur général adjoint de Mocatta & Goldsmid – ont réussi à créer une perception inébranlable que des onces d’or créditées sur un compte auprès d’une banque ou d’un négociant étaient la même chose que du métal physique. En plus c’est beaucoup plus facile ! Vous n’avez pas besoin de le stocker, ni de l’assurer”.
Hambro fait référence ici au tristement célèbre “or non alloué” de la London Bullion Market Association (LBMA), avec les “marchés à terme” formant le Commodity Exchange (COMEX).
Le fait que la BRI demande aux banques centrales du monde entier de manipuler le marché ne devrait pas être une surprise. Depuis le “Pool de l’or” des années 1960 jusqu’au nouveau pool de l’or du début des années 1980, la BRI adore manipuler le prix de l’or.
Pourquoi ? Parce que “l’or pour les banquiers centraux est identique au soleil pour les vampires”.
La Banque d’Angleterre aux commandes
Peter Hambro explique ensuite l’évolution dans les années 1980 du marché de l’or papier et ses nombreux dérivés, qui sont des mécanismes de fumée et de miroirs à travers lesquels le “marché de l’or” de Londres poursuit son schéma d’or papier à réserve fractionnaire jusqu’à ce jour :
“Une fois que les investisseurs avalèrent cette pilule abrutissante, il était facile de leur vendre de l’or qui n’existait tout simplement pas. Bien évidemment, il y avait des investisseurs méfiants qui avaient du mal à croire que des sociétés comme Mocatta, Montagu, Rothschild et Sharps Pixley étaient des co-contractants indiscutables et qui voulaient être assurés que l’or serait disponible quand ils le réclameraient.
C’était facile puisque nous leur disions de ne pas s’embêter à payer pour cela [l’assurance] et de nous donner simplement une marge de trésorerie initiale, qui permettrait d’accepter une tolérance de variation, et notre promesse papier vallait de l’or.
Si vous pensiez que le prix allait baisser, alors vous pouviez nous vendre de l’or que vous n’aviez pas et marger sur la transaction de la même manière. Toute une série d’options et d’autres produits sont ensuite apparus, et le marché des produits dérivés – car c’est ainsi qu’on appelait cette chimère – a commencé à s’emballer comme une tornade.”
Cette croissance exponentielle de l’or non alloué et des dérivés sur l’or s’est produite pour la première fois pendant les années 1980, lorsque Peter Hambro était directeur chez Mocatta & Goldsmid et que le marché de l’or londonien était constitué d’un cartel de cinq sociétés, à savoir :
N.M. Rothschild, Mocatta & Goldsmid, Samuel Montagu, Sharps & Pixley et Johnson Matthey Bankers.
Johnson Matthey Bankers a d’ailleurs failli s’effondrer en 1984 et dut être sauvée par la Banque d’Angleterre afin d’éviter l’implosion du reste du club des négociants en or londoniens.
Comme le décrit Peter Hambro, la Banque d’Angleterre était alors (tout comme aujourd’hui), toujours prête à soutenir le schéma de Ponzi de l’or papier avec de l’or physique en cas de besoin, en prêtant l’or de la banque centrale :
“Pour que l’or fictif paraisse encore plus sûr, la Banque d’Angleterre était discrètement disposée à prêter de l’or physique aux membres du marché de Londres, au cas où les choses se compliqueraient et que nos coffres seraient vides. Quand l’un des membres fit faillite [Johnson Matthey Bankers], les autres se sont concertés et, avec la Banque d’Angleterre aux commandes, les clients ont été renfloués”.
À cela s’additionnent les manipulations de la Banque d’Angleterre, qui est intervenue dans la fixation du prix de l’or à Londres dans les années 1980. Par suite, en 1987, la Banque d’Angleterre est allée plus loin et a exigé des bullion banks (banques de l’or) de formaliser leur cartel, ce qui abouti au lancement de la London Bullion Market Association (LBMA).
Cela explique pourquoi, à ce jour, la Banque d’Angleterre et la LBMA sont étroitement liées, en particulier par le biais du marché ultra-secret des prêts d’or à Londres, où les banques centrales prêtent de l’or physique aux bullion banks de la LBMA. Ces opérations de prêt d’or soutiennent littéralement l’ensemble du système d’or papier à réserve fractionnaire.
En outre, ce système mondial “d’or papier” dispose d’une offre illimitée puisque les gouvernements, les banques centrales et la BRI “peuvent imprimer la marge”. C’est pourquoi Peter Hambro explique que “les grandes banques de Wall Street accepteront des dollars comme marge et fabriqueront de l’or papier pour inonder le marché”.
Les habits en or papier de l’empereur
Le déclencheur de l’article de Peter Hambro est un récent graphique du Bureau de Contrôle de la Monnaie (ou Office of the Comptroller of the Currency, en anglais) des États-Unis qui montre l’ampleur considérable des contrats dérivés sur les métaux précieux accumulés par les bullion banks, telles que JP Morgan, dans le seul but de faire baisser le prix de l’or.
“On dit souvent que les morceaux de paille volant au vent présagent de grandes tempêtes et je crois que ce graphique montre justement cette paille”, selon Peter Hambro.
“Regardez ce graphique, allez voir votre revendeur de métaux précieux et commandez vos métaux. Ensuite, exigez physiquement votre or, argent, platine, palladium, ou toute autre réserve de valeur et moyen d’échange physique que vous avez acheté pour vous protéger des ravages de l’inflation.
L’inflation ne manquera pas d’engloutir le monde lorsque les habits en or papier de l’empereur seront perçus à leur juste valeir.
Vladimir Poutine et Xi Jinping sont parmi ceux qui connaissent la règle d’or : “Celui qui a l’or dicte les règles”.
Enfin, cela explique pourquoi la Russie et la Chine accélèrent aujourd’hui leur interaction pour développer conjointement les marchés de l’or russe et chinois.”