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Or : les États-Unis opèrent-ils un retour au dollar-or, comme l’indique le magazine Forbes ?

L’année 2023, tout juste écoulée, fût une année dense pour l’ensemble de ceux revendiquant le retour d’une monnaie adossée à l’or. En effet, dans le cadre de l’éloignement de la Russie du système financier international basé sur le dollar américain ($ US), aussi appelé processus de « dé-dollarisation », la nation russe aurait semblerait-il introduit de nombreux comptes courants adossés à l’or (selon le magazine Forbes) au sein des principales banques commerciales russes par l’intermédiaire d’une forme simplifiée se présentant sous forme « d’or numérique ». De son côté, le gouvernement indien émet désormais des obligations d’État adossées à l’or.

La banque internationale HSBC vient, quant à elle, d’annoncer le lancement d’une plateforme – intitulée Orion – dédiée à « l’or tokenisé » , rendant ainsi possible les transactions basées sur l’or [papier, supposément adossé à de l’or physique] entre les nombreux clients de HSBC dans le monde. Si rien ne prouve encore que la Réserve Fédérale américaine (FED) suivra ce mouvement dans un avenir proche, il s’avère toutefois que de nombreux États américains – la plupart d’entre eux, pour ainsi dire – s’orientent petit à petit vers la création d’une plateforme monétaire alternative basée sur l’or.

À la suite d’une loi instaurée dans l’État américain de l’Utah en 2011 (intitulée « Utah Legal Tender Act »), il avait déjà été reconnu que toutes les pièces en or et en argent émises par les États-Unis avaient cours légal en Utah. Par suite, plus de 40 États américains ont adopté au fur et à mesure une législation assouplie simplifiant l’utilisation des pièces d’or et d’argent comme monnaie et/ou moyen de paiement.

Tout ceci émane directement et indirectement de l’article I, section 10, de la Constitution américaine, qui stipule : « […] Aucun État n’a le droit d’émettre autre chose que des pièces d’or et d’argent comme moyen de paiement des dettes […] ». Dans la pratique, cela s’est principalement traduit par la suppression de différentes taxes sur les transactions sur les pièces et lingots d’investissement en or et/ou en argent au niveau des États, notamment les taxes sur les ventes et/ou sur les plus-values à la cession.

Cependant, certains efforts récents vont encore plus loin. L’entreprise nord-américaine Citizens for Sound Money a développé, selon Forbes, une plateforme législative créant des dépositaires nationaux de métaux précieux (exemple : le Texas). De plus, toujours selon Forbes, ladite entreprise viserait également à créer – via sa plateforme – un socle commun pour de nouvelles monnaies émises par les États (principalement sur des plateformes numériques, mais néanmoins liées aux pièces en or comme actif sous-jacent).

Avec tous les propos officiels liés à l’avènement des « Monnaies Numériques de Banques Centrales » (ou MNBC), et les enjeux potentiellement compromettant en matière de sécurité ainsi que de liberté qui les accompagnent, de nombreuses personnes et entités se focalisent désormais activement sur des alternatives monétaires physiques … et non plus fiduciaires (fiduciaire : « se dit de valeurs fictives, fondées sur la confiance en celui qui les émet »).

Parallèlement à cela, le scénario d’une « société sans cash » sous-tendu par les MNBC laisse planer une réelle inquiétude quant au fait que les billets de banque (c’est-à-dire les espèces) ne constitueront aucunement un refuge financier dans un futur proche.

Enfin, à l’aube de ces changements, déjà tout à fait avancés, une monnaie adossée à des actifs physiques (or, argent, etc.) pourrait véritablement faire partie du cheminement des États/Nations (notamment du côté des pays membres des BRICS) vers une alternative à l’hégémonie déliquescente du dollar (fiduciaire) américain ou du caractère peu (humainement) viable des Monnaies Numériques de Banques Centrales (MNBC).